5 conseils pour votre album de mariage

Votre album de mariage, c'est comme votre robe de mariée : il y a énormément de règles et de codes que l'on croit devoir avoir à respecter et pourtant il faut avant tout qu'il soit beau à vos yeux et vraiment vous ressemble.

Au delà de mon style propre, j'adapte ma photographie (et mes films) aux couples qui me font confiance. L'album doit être tout autant personnel. Et c'est un art que de faire quelque chose de personnel et tout simplement magnifique. 

1. Oubliez les conseils des autres !! 

:-D Votre album n'est pas un gâteau, il ne va pas être plus sympa parce que vous avez suivi à la lettre une recette. Vous avez mis votre âme dans l'organisation de votre mariage, votre album doit être plein de tout autant d'émotions qu'il y en avait le jour J. Et ce sont ces émotions, et pas les clichés les plus techniquement corrects, les plus impressionnants qui devraient être choisis en priorité. Les photos les plus importantes ne sont pas forcément celles qui ont pris le plus de temps ni le plus de préparation.

2. Ne chercher pas a charger votre album : laissez respirer les photos, laissez de l'espace pour l'émotion, laissez des pages blanches de temps à autre, et une double page pour les photos clés. Bien sur il y a des pages qui se prêtent aux montages photos, comme la soirée avec des séquences sympas possibles. Bien sur tout est possible et facilement modulable dans les albums mis en page en ligne mais le but n'est pas de laisser le moins de blanc possible. Peut être la méthode la plus facile est de choisir le plus tôt possible vos photos préférées par rapport aux moments forts dans votre coeur, plutôt que d'attendre de longs mois après.

3. La mise en page, c'est une page à la fois. 

Si vous commencez à paniquer, à ne plus savoir ou donner de la tête, suivez ce conseil. Visualisez mentalement les pages qui tournent. Ensemble, elles racontent une histoire joyeuse, dans la cohérence, et individuellement elles ont leur force, leur présence. Chaque page a droit à son identité. Je parle de page, mais en fait il s'agit de chaque ouverture, donc la double page. Sans devoir se plier a un design en miroir, les 2 cotés doivent être cohérents ensemble.

4. Noir & Blanc ou couleur ?

Je ne recommanderais pas de mélanger les deux. Mais il n'y a pas de règle pour choisir l'un contre l'autre. Le noir & blanc aide à mieux apprécier les émotions sur les visages et les formes, alors que la couleur va mieux restituer l'atmosphère générale et aura un côté plus vibrant.

 

5. La taille, le format : fidèle a vous

Votre album est fait pour être vu et revu à l'infini plutôt que d'être rangé à jamais sur une étagère. Attention, si vous avez un petit, peut être que l'étagère est en fait un bon choix, mais en tout cas choisissez un format qui soit range-able et maniable. J'ai choisi mon imprimeur car il fait des albums particulièrement robustes avec un grand choix de formats et de types de papier. Les albums ont aussi, en option, un coffret soit anthracite soit blanc, ce qui est bien pratique quand on veut le montrer hors de chez soi ou lors de déménagement. 

Demandez vous ceci : vous aimez feuilleter des livres verticaux ou horizontaux ? Si vous possédez plusieurs livres de photographies, vous verrez tout de suite ce qui vous plait le plus. 

Couverture molletonnée avec impression matt. 

La mise en page d'un album photo de mariage n'est pas une tache qui vous prendra 1heure ou 2, même pour un professionnel c'est quelque chose qui se prépare et se murit. Aussi n'hésitez pas à déléguer cette responsabilité à votre photographe, le résultat n'en sera que meilleur et tellement plus appréciable !

Ouvrir les yeux grace a un groupe d'aveugles

Pour mon projet de fin d'année d'études photographiques, après être passée par tous les états émotionnels possibles, j'ai eu un désir violent d'exprimer mon rejet vis à vis de notre monde ultra visuel qui étouffe tous nos sens, et de la boulimie d'images de toutes qualités, que nous sommes forcés d'ingurgiter tous les jours. Aussi, sur le thème de la consommation, j'ai travaillé avec un groupe d'aveugles participants aux cours de réhabilitations au centre pour les aveugles NCBI a Dublin. Un peu décalé comme angle pour une photographe, je vous l'accorde.

Nous avons passé des mois ensemble, se voyant une a deux fois par semaines. Et pourtant une fois le projet fini, je n'ai pas eu ni le temps ni l'occasion de les revoir ou de poursuivre cette aventure avec le centre NCBI. Mais assez régulièrement ce projet me fait des clins d'oeil au fil des conversations, des rencontres. Il y a eu par exemple le génialissime épisode de This American Life sur Batman : Daniel Kish, un aveugle qui voit pourtant tout aussi bien que nous grace à sa technique de claquement de langue (un système de "navigation" similaire aux chauves souris) qui se bat pour que les aveugles n'acceptent pas leur état de dépendance physique mais apprennent à voir l'espace comme il le fait. http://www.thisamericanlife.org/radio-archives/episode/544/batman

Le projet que j'ai dirigé avec le NCBI s'intitulait VISION, et a donné lieu à une exposition multi média et un livre tactile et sonore.

Pendant les mois de travail, nous avons d'abord appris à nous connaitre, j'ai expliqué le but de ma démarche, ils m'ont ouvert au monde complexe de la vie sans vision dans un monde obnibulé par la vue, leurs histoires, leurs peurs et leurs joies. Puis chacun a choisi un lieu qui répondait pour eux au thème de la consommation que j'avais choisi. Pour certains c'était le lieu ou ils se sentaient à l'aise, hors de danger, pour d'autres des lieu qui n'avaient pas de sens, ou des lieux ou les odeurs, les sons les attiraient. Au moment qu'ils choisissaient eux même, ils ont appuyé sur le déclencheur de l'appareil photo que je leur avais prêté, pendant que j'enregistrais le son ambiant de cet endroit,  à défaut de pouvoir enregistrer les odeurs ou le toucher... 

Pour une majorité des participants cette expérience a été l'occasion d'une réflexion sur leur relation avec leur environnement qui était assez nouvelle.

Une des membres du groupe apprenait la dactylographie en braille aussi nous en avons profité pour passer des heures à retranscrire les textes du livre, les petites bios de chacun, et leurs explications sur ce qu'ils ont choisi de photographier. Cela nous a permis d'avoir 2 copies du livre Vision en braille et une exposition avec non seulement les photographies imprimées sur toile texturée, mais avec l'explication en braille en dessous. Le son ambiant de chaque lieu jouait en fond également.

 Voici la version digitale du livre.

Vision by Sylvie Cordenner | Make Your Own Book

Et grace a ce projet, j'ai l'occasion de trouver le meilleur sujet possible pour mon tout premier film, John Monahan, un aveugle du comté de Mayo (ne vous inquiétez donc pas si vous ne comprenez rien a ce qu'il raconte son accent est fort) qui dont le charisme l'a rendu très populaire au centre pour aveugles. 

Ce qu'il raconte dans cette vidéo, c'est la solitude d'un enfant qui est amené à vivre dans un centre spécial loin de sa famille, le lien très fort qu'il a avec le Phoenix Park dans lequel nous avons filmé son reportage, un parc ou il pouvait apprécier la nature, les sons, les odeurs; la perte de sa vue n'a vraiment été complete qu'à l'adolescence aussi il raconte la visite du Pape Jean Paul II (qui s'était déroulée justement dans ce parc), un des derniers souvenirs visuels qu'il conserve. Et il poursuit en expliquant que ses balades à l'aide de sa canne lui apportent des idées de romans, d'histoires, et qu'il souhaite briser les idées recues sur ce qu'un aveugle peut faire ou non.

Apprendre la gratitude via la photo

Apres un silence de plus d'un ans, je réécris en francais, et oui, j'ai tourné la page de ma vie irlandaise forte en rencontres, carrefours, tournants...pour succomber a la folie d'un coup de foutre pour Nantes (c'est fou car je ne connaissais pas Nantes avant Octobre 2014, et je n'y avais passé que 48h avant d'y déménager :-D mais quand le sentiment est fort, il faut le suivre)

Alors c'est en francais que j'écris a présent, mais un francais épuré d'accents, car mon clavier qwerty, meme avec la langue francaise paramétrée, ne peut pas reproduire tout.

J'en ai deja parlé auparavant mais je crois tres fort a cette méthode alors j'en remets une couche : La photographe Hailey Bartholomew a fait ce magnifique projet photo  http://365grateful.com/original-365-project  qui consistait a prendre une photo par jour pour exprimer sa gratitude. 
Je me suis calée a cette discipline moi meme pendant quelques mois, et les résultats étaient impressionants :  J'ai écouté mon coeur, j'ai ouvert les yeux un peu plus grand pour me rendre compte de toutes les choses magiques ou vraiment comiques qui se passent derriere le voile de la quotidienneté. Ma pratique de la photographie, la construction des photos, la communication visuelle de mes émotions les plus complexes, ont été des choses sur lesquelles j'ai appris beaucoup pendant ce projet.
Voici toutes les photos sur ma page facebook, et quelques unes ici.